Le secteur du rayonnage n’est pas très connu du grand public, et pour cause : il concerne le plus souvent des professionnels et des entreprises qui ont besoin de tels équipements pour faire exister et développer leur activité commerciale.rayonnage : concurrence compétence et reconnaissance
En effet, il s’agit pour ces entreprises d’accéder à des solutions de stockage de leurs marchandises. Cependant, ces entreprises elles-mêmes ne connaissent pas toujours en détail l’articulation réelle de ce secteur d’activité très concurrentiel et relativement opaque dans certaines de ses pratiques.
Globalement, ce secteur d’activité repose sur les acteurs suivants, que les clients ne distinguent pas facilement, alors qu’ils n’exercent pas tous précisément les mêmes activités, et donc le même métier :rayonnage : concurrence compétence et reconnaissance
Les fabricants
Quelques grosses entreprises – le plus souvent à dimension européenne – se partagent le marché de la fabrication et de la vente de matériel de rayonnages. Elles proposent une vaste variété de produits, utiles pour des solutions de stockage plus ou moins importantes, allant du petit entrepôt à un ensemble de très grands halls de stockage, en passant par des points de vente, en intérieur ou en extérieur. rayonnage : concurrence compétence et reconnaissance
Certaines d’entre elles proposent une liste exhaustive de produits ; d’autres se focalisent sur certains types d’équipements.
Les revendeurs
Plusieurs entreprises françaises proposent aux entreprises clientes la vente de matériel de rayonnage préalablement acheté aux fabricants. Il arrive même que certains revendeurs vendent… à d’autres revendeurs.
Mais il est également fréquent que les fabricants soient aussi revendeurs de matériel qu’ils ne fabriquent pas eux-mêmes… ce qu’ils ne disent pas.
Les sociétés de montage
En grande majorité, et contrairement à ce que le discours officiel des fabricants ou revendeurs donne à entendre, ce ne sont pas ces derniers qui effectuent les tâches de montage, démontage et réaménagement des modules et éléments de rayonnage, mais des sociétés externes, avec lesquelles ces acteurs sous-traitent.
Il n’existe que peu de sociétés spécialisées dans le montage en France.rayonnage : concurrence compétence et reconnaissance
Elles sont néanmoins relativement nombreuses dans d’autres pays d’Europe.
TandT Company est une des rares sociétés françaises de montage. Elle est spécialiste du montage, du démontage et du réaménagement (remodelage & déménagement) des installations de rayonnages.
Les autoentrepreneurs monteurs
Ils sont très nombreux, probablement plusieurs milliers en France, et travaillent en sous-traitance des fabricants et revendeurs.
Les professionnels du contrôle et de la maintenance
On les trouve à la fois chez les fabricants et revendeurs, en interne, mais également dans les sociétés de montage, qui sont alors une fois de plus sous-traitantes des premières.
TandT Company est spécialiste du contrôle et de la maintenance de vos installations, afin de vous permettre de rester en conformité avec le Code du travail, les normes françaises et les recommandations ED771 de l’Institut National de Recherche et de Sécurité.
Quels problèmes cela pose-t-il dans l’écosystème du marché du rayonnage ?
À un premier niveau, le problème concerne la reconnaissance du métier de monteur en tant que tel – qu’il soit exercé par des sociétés françaises ou des autoentrepreneurs.
Car le plus souvent, ce ne sont ni les fabricants ni les revendeurs qui réalisent effectivement les prestations de montage, mais des sous-traitants spécialistes, qui sont invisibilisés puisque fabricants et revendeurs prétendent réaliser eux-mêmes les installations.
En corollaire à cette situation, fabricants et revendeurs réalisent de grosses marges « sur le dos » des monteurs.
Ces marges sont encore plus élevées lorsqu’il s’agit d’autoentrepreneurs français, et davantage encore lorsqu’ils recourent à des sociétés de montage étrangères implantées dans des pays d’Europe où la main-d’œuvre est comparativement moins coûteuse.
Cela ne va d’ailleurs pas sans entorse à la législation européenne, qui impose, outre le fait de déclarer chaque travailleur, des seuils de rémunération minimum aux travailleurs détachés dans un pays autre que celui de leur résidence.
Il y a donc souvent concurrence déloyale, dumping social et travail irrégulier.
La conséquence de ce dysfonctionnement est, en France, le manque de développement de la compétence de montage.
En effet, des structures telles que les quelques sociétés de montage françaises n’ont pas accès aux très gros chantiers de montage, qui sont quasiment toujours confiés à des entreprises étrangères moins chères.
Quant aux autoentrepreneurs, ils sont le plus souvent la « dernière roue du carrosse » et sont appelés pour compléter des équipes en cas de besoin, cela à des conditions économiques défavorables pour eux.
Les grosses sociétés de fabricants et revendeurs mettent une forte pression sur les sociétés de montage françaises et les autoentrepreneurs, en imposant des prix qu’ils décident en fonction de ceux qu’ils appliquent à leurs prestataires étrangers, sans tenir compte des prix du marché français.
Pour les installations complexes et de grande ampleur, ils choisissent de fait des sociétés étrangères moins coûteuses, qui elles-mêmes ne respectent pas toujours le droit.
C’est ainsi un cercle vicieux qui empêche les professionnels français de monter en compétence et de travailler à un juste prix.rayonnage : concurrence compétence et reconnaissance
Rappel et préconisations
Rappelons ici que le secteur du rayonnage est inscrit dans le Code du travail, en tant qu’outil de travail, et qu’il fait l’objet depuis la fin des années 2000 de réglementions précises et exhaustives, afin d’assurer la sécurité des biens et des personnes.
En plus de constituer une concurrence déloyale et une entorse au droit européen et français, le fait de faire appel à des sociétés étrangères peut poser des questions de sécurité, quand les professionnels qu’on retrouve sur les chantiers ne respectent pas certaines règles.
Par ailleurs, ce statu quo est un frein au développement d’une compétence française dans un métier à part entière et pas assez reconnu.
Il serait, dès lors, souhaitable que les pouvoirs publics et les autorités compétentes s’emparent de ce sujet pour ramener le droit dans les faits.
Par ailleurs, la création d’un organe professionnel – syndicat – exclusivement et précisément dévolu aux « monteurs » serait un premier pas vers davantage de reconnaissance.rayonnage : concurrence compétence et reconnaissance